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Interview de Marc LIEVREMONT - 09/03/10

TECHXV a rencontré Marc LIEVREMONT, au moment où l’équipe de France aborde la dernière ligne droite d’un Tournoi des 6 Nations qui pourrait la conduire vers son 9 ième Grand Chelem .

TECHXV : Grand Chelem ! Tout le monde en parle, mais avez-vous déjà prononcé ces deux mots magiques devant vos joueurs depuis le début du Tournoi ?
M.LIEVREMONT : Bien sur ! Dés la préparation du match de l’Ecosse, notre premier adversaire. Mais nous n’avons pas voulu communiquer sur ce thème, même si on sent bien qu’aujourd’hui, c’est le Grand Chelem qui intéresse les passionnés de rugby et non pas une simple victoire aux points. J’observe d’ailleurs que depuis l’arrivée des 6 Nations les Grands Chelems s’enchainent. Sur la décennie qui s’achève, à l’exception des Italiens et des Ecossais, les 4 autres pays en ont gagné au moins un. C’est peut être à nouveau notre tour, après ceux de 2002 et 2004, mais pour cela il faut remporter nos deux derniers matches à domicile.

TECHXV : Et vous personnellement, le Grand Chelem, quel souvenir en avez-vous gardé ?
M.LIEVREMONT : Un sentiment très émouvant d’autant que je n’ai disputé qu’un seul Tournoi, celui de 1998, conclu par 4 victoires et donc un Grand Chelem. De nombreuses blessures m’ont empêché de jouer les Tournois 96,97 et 99. C’est pour cela qu’aujourd’hui j’ai une pensée toute particulière pour Fréderic MICHALAK qui a vu sa saison stoppée net au Stade de France samedi dernier. C’est terrible pour lui mais aussi pour le groupe, car Fred était de plus en plus impliqué dans l’équipe. Au cours de cet hiver j’ai découvert un garçon épanoui et attachant. Sa personnalité va nous manquer, tout comme sa polyvalence.

TECHXV : La victoire à Cardiff a fait mûrir encore d’avantage votre formation ?
M.LIEVREMONT : Je le crois, à l’image de notre jeune charnière qui progresse à chaque rencontre. Nous attendions cette troisième victoire pour valider, en quelque sorte, notre travail depuis deux ans et demi, mais très sincèrement il y a toujours eu adhésion du groupe au projet de jeu. C’est vrai que la construction est lente, mais une certaine stabilité et sérénité se sont installées au fil des rencontres. Cela dit, j’entends bien les critiques au sujet de notre jeu, qui parfois manque d’ambition et de maitrise collective. Pour exemple notre laborieuse deuxième mi-temps de Cardiff. C’est à ce chantier là que nous allons désormais nous attaquer, en sachant pertinemment que les bases, les fondamentaux, sont solides. On cherche encore à construire plus durablement notre marque de fabrique, notre identité, tout en conservant la capacité de s’adapter à chacun de nos adversaires, à commencer par l’Italie dimanche prochain au Stade de France.