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Interview de Jean-Philipe COYOLA : « ça fait partie de notre métier »

Jean Philippe COYOLA a bouclé sa 15e année d’entraîneur au sein de l’US DAX avant d’être licencié à la fin de cette saison. A 51 ans, le technicien Landais porte un regard lucide sur le monde du rugby professionnel tout en continuant d’être fidèle à ses principes et à une certaine idée du rugby.

TECHXV.ORG : Comment vivez-vous la situation ?
JP COYOLA : Je ne suis ni aigri, ni rancunier. Je sais pertinemment que ça fait partie de notre métier. En revanche, j’aurai aimé que l’on m’explique les raisons profondes de mon licenciement. La mauvaise saison que nous avons réalisée n’explique pas tout ; en résumé je ne sais pas tout de mon éviction. Et c’est d’autant plus douloureux que l’USD c’est un peu ma famille.

TECHXV.ORG : Quelques souvenirs d’entraîneur ?
JP COYOLA : Avec les juniors Reichel notamment de 90 à 93 ; c’était une génération dorée composé des Magne, Dourthe, Ibanez, Giordani… Puis il y a l’arrivée de Fabien Pelous, une demi-finale de championnat face au Stade Toulousain à Bordeaux. J’entrainais à l’époque avec Jacques Ibanez (le pére de Raphael). Avant de me retrouver aux côtés de Jean-Louis Luneau de 98 à 2002. Mise à part mon année à Pau et deux autres à Bayonne, j’ai exercé l’essentiel de mon métier d’entraîneur à l’USD.

TECHXV.ORG : Licencié de Bayonne en 2010 et de Dax un an plus tard, ça fait beaucoup non ?
JP COYOLA : En effet, mais cela va me permettre de faire un break, de me remettre en question, et de retourner auprès des jeunes et du rugby amateur. Je vais donner un coup de main au club de Soustons et m’occuper des cadets de l’USD…preuve que je ne suis pas rancunier.

TECHXV.ORG : N’avez-vous jamais eu l’idée ou l’envie d’aller voir ailleurs ?
JP COYOLA : C’est vrai que je suis très attaché à ma région, peut être même trop ! J’ai par exemple refusé la proposition de Nick Mallet qui voulait que je le rejoigne au Stade Français en 2002. C’est dommage car j’aurai soulevé le Bouclier deux ans de suite. Mais il ne faut pas avoir de regret, c’est la vie qui est faite ainsi.

TECHXV.ORG : Alors qu’une nouvelle saison va démarrer, dans quel état d’esprit êtes–vous ?
JP COYOLA : Je ressens comme un vide. En juillet j’avais l’habitude de préparer le groupe afin d’aborder au mieux le championnat. Je suis donc un peu en manque, je le reconnais. J’en profite un peu pour souffler, avant pourquoi pas de rebondir ailleurs. Je mets aussi ce temps disponible pour réfléchir sur le métier d’entraîneur. Je reste par exemple persuadé que dans le contexte Français du rugby pro il est préférable, voire indispensable, pour un entraîneur d’évoluer au sein d’un staff qu’il a choisi. Un staff où les hommes travaillent en harmonie et dans le respect le plus absolu ; un staff qui sert de bouclier contre les parasites qui peuvent enrayer la mécanique d’un groupe. Je garde un excellent souvenir de la complicité qui nous unissait avec Thierry Mentieres et Richard Dourthe à l’Aviron Bayonnais. J’espère un jour retrouver ce fonctionnement.