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Championnat de PRO D2 : le suspens continue !!

A 6 journées de l’épilogue trois clubs, Lyon, Albi et Grenoble semblent avoir creusé un écart suffisant avec leurs poursuivants pour espérer, soit accéder directement au TOP 14 pour un seul d’entre eux, soit se qualifier pour les demi-finales. Derrière en revanche la lutte fait rage pour l’attribution des deux autres visas pour le dernier carré. De Bordeaux-Bègles à Carcassonne, en passant par le Stade Montois, Auch, Pau et Tarbes, tous se sentent concernés par ce dernier sprint en vue des phases finales. TECHXV.ORG a rencontré Marc DELPOUX et Christian LABIT, deux entraineurs qui ont porté ensemble le maillot du Racing Club de Narbonne.

TECHXV.ORG : Avec cette victoire face à Pau, vous mettez un pied en demi- finale ?
M.DELPOUX : Même pas un orteil. Pourquoi ? Parce que nous allons au cours des dernières journées être opposé à 4 formations qui, elles aussi, visent les demi-finales. Ensuite je serai prétentieux si j’affirmais que nous nous imposerons à Dax lors de la prochaine journée. Ce championnat est tellement homogène qu’il est très difficile de faire des pronostics. C’est ce qui en fait son charme mais aussi sa difficulté. Comme notre objectif était -et demeure- les demi-finales, nous avons en début d’année 2011 axé notre préparation physique en conséquence. On l’a payé lors des dernières semaines avec notamment une défaite à domicile face à Aix en Provence. J’ai le sentiment que nous sommes sortis de cette phase de lourd travail physique et que nous allons désormais en recueillir les fruits.

TECHXV.ORG : Quel discours tenez vous aux joueurs alors que vous vous rapprochez de l’objectif ?
M.DELPOUX : Interdiction de voir plus loin que le match à venir. Je leur ai fait toucher du doigt que ce weekend end le leader Lyon s’est incliné à Colomiers, alors qu’il avait là l’occasion de faire un break intéressant avec Albi et Grenoble. Je vous le redis, c’est décidément très compliqué de gérer ce championnat qui se dispute essentiellement sur les valeurs du combat, de l’engagement et de l’état d’esprit. Ors dans ces domaines, à la moindre faiblesse, vous passez à la trappe. En fait il faudrait une richesse d’effectif très conséquente pour demeurer à l’abri de toutes mauvaises surprises et encore ce ne serait peut être pas suffisant.

TECHXV.ORG : Et à Carcassonne, comment gère t’on cette fin de saison ?
C.LABIT : En redéfinissant un nouvel objectif. Le maintien est assuré, l’objectif de départ est donc atteint. La pression est retombée. Il nous reste maintenant un autre défi, celui de se qualifier pour les demi-finales en jouant pour le plaisir. Mais je ne sais pas si mon équipe a assez de maturité et d’expérience pour relever ce challenge. Conjuguer les valeurs basiques du rugby avec le plaisir du jeu. Aller chercher autre chose, se remobiliser pour aller encore plus loin. Réaliser l’exploit pour un promu, non seulement de se maintenir, mais aussi de se qualifier en remportant le sprint final. Ceserait magnifique ! Ce groupe a du cœur, il peut donc le faire s’il le décide. Cette saison nous avons grappillé 14 points de bonus, preuve que cette équipe de lâche rien. A elle désormais de relever un dernier défi. Premier élément de réponse dans 15 jours face à Pau et dans la foulée à Bordeaux –Bègles chez mon ami Marc Delpoux.

TECHXV.ORG : Vous parliez du « cœur » à l’instant, c’est ce qui manque selon vous au XV de France ?
C.LABIT : Cela fait un moment que notre XV de France fait preuve d’impuissance face à ses adversaires, même quand il gagne, comme contre l’Ecosse ou l’Irlande. J’ai le sentiment qu’au sein des joueurs, personne n’ose prendre des responsabilités, personne ne se rebelle, personne ne montre l’exemple. C’est plat, c’est professionnel au mauvais sens du terme. Que l’on gagne ou que l’on perde….les choses ne paraissent pas avoir d’importance. Ce n’est pas une question de joueurs ; les meilleurs sont là, même si on peut discuter sur quatre ou cinq éléments. C’est bien l’état d’esprit qui est en cause. C’est plus un manque de fraicheur au plan humain qu’au plan sportif. Tout ça n’est pas bon pour le rugby Français.