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Yannick BRU :« On ne peut pas demander aux arbitres d’être des spécialistes de la mêlée »

L’entraîneur des avants du XV de France donne son avis sur la mêlée à la Française.

TECH XV : Les tests de l’automne approchent et le problème de la mêlée n’est toujours pas réglé. Etes-vous inquiet ?

Y. Bru : Je trouve que ce débat est sain car il prouve que toutes les forces vives de notre sport y sont très attachées. La mêlée dans notre championnat est chronophage, mais il ne viendrait à l’idée de personne de s’en passer. Je reste optimiste, les choses vont se réguler dans les prochaines journées. Notamment grâce à l’intransigeance des arbitres. Je trouve leur parti-pris du “tout répressif“ très courageux de leur part. On ne peut quand même pas leur demander d’être des spécialistes de la mêlée. Bien sûr il y a dans leur démarche le mauvais côté de l’excès mais il faut en passer par là. C’est un peu comme le faux départ en athlétisme. Depuis que le premier fautif est immédiatement éliminé, il n’y en a quasiment plus.

TECH XV : Trois commandements au lieu de quatre, c’est mieux ?

Y.Bru : C’est en effet une bonne initiative. Les 4 commandements avaient carrément scénarisé l’entrée en mêlée comme un vrai départ de sprint. En rajoutant au passage un stress mental et physique sur les premières lignes. Les entraîneurs s’étaient adaptés et la mêlée était vécue comme une épreuve de vitesse. Or ce n’est pas sa mission initiale. C’est un lieu d’affrontement, de combat où l’on peut prendre un avantage sérieux sur son adversaire, mais c’est aussi un lancement de jeu où plus de la moitié de l’effectif présent sur le terrain est concentré dans un tout petit périmètre.

TECH XV : Qu’est ce qu’on peut encore améliorer ?

Y.Bru : A mon sens il faut accélérer les 3 commandements, tout en diminuant la distance entre les deux premières lignes. Une autre piste de réflexion consisterait à dissocier l’impact de l’introduction. Trop de numéro 9 introduisent dans l’impact et parfois, souvent, en deuxième ligne. On pourrait aussi, afin d’améliorer les liaisons, placer sur le maillot du pilier droit une zone de grip… sous son épaule droite. Les maillots des professionnels ne sont pas faits pour assurer de bonnes liaisons, c’est une évidence. Enfin, il faut bien admettre que tous les piliers de notre TOP 14 ne possèdent pas les pré-requis athlétiques qui garantissent une bonne tenue en mêlée. Le match Clermont / Racing doit servir d’exemple. Des joueurs bien préparés à la mêlée, disciplinés et décidés à faire de cet exercice une base propre pour lancer le jeu. Voilà vers quoi il faut tendre.